L'expérience de Philadelphie est parfois décrite comme précédée d'un autre projet hypothétique, le
projet Rainbow. Par la suite, en
1943, le projet aurait été placé sous la direction du docteur
von Neumann, avec sous ses ordres les docteurs
Gustoff,
Clarkson,
Hilbert et
Levinson. Certains racontent qu'
Albert Einstein lui-même aurait aussi été invité à participer à ce projet, visant à pousser plus loin les investigations sur les problèmes liés à l'invisibilité d'êtres vivants, après le succès de la diparition d'objet comme les navires.
C'est le
22 juillet, un 1
er test aurait été réalisé. Le
12 août (entre derniers jours d'octobre et la première semaine de novembre
1943 ?), le 3
ème test est réalisé sur le navire
U.S.S. Eldridge (ou DE 173), comportant un équipage. Le navire disparaît alors du quai de Philadelphie en quittant le continuum espace-temps et entre dans l'hyper-espace durant 4 h. Le navire réapparaît à la base de la Marine de Norfolk (Virginie) à plus de 640 km de là, pour enfin revenir à Brotherly Love, où il était ammaré. Cette expérience se serait cependant révélée désastreuse pour l'équipage, la plupart du personnel mourrant instantanément, certains semblant pénétrer ou disparaître de la réalité comme des fantômes, et d'autres étant totalement perdus dans le continuum espace-temps. Certaines personnes se seraient également retrouvées en partie fusionnés avec le navire (dans les cloisons, le plancher, etc.), comme si le navire et leur corps occupaient le même espace physique. D'autres, plus éloignés des générateurs, perdent totalement l'esprit et deviennent fous : les champs magnétiques les ont conduits dans des endroits différents, en des temps différents, ce qui a provoqué chez eux une confusion mentale grave. En
octobre, la
Marine US aurait finit par reconnaître qu'il existait un réel problème avec le personnel et arrêté le projet.
Charles Berlitz et William Moore poussent l'hypothèse plus loin dans un livre qui se conclut ainsi Berlitz, C. & Moore, W. L.: The Philadelphia Experiment: Project Invisibility, Grosset &
; Dunlap, 1979, p. 160 :
Nous sommes intrigués par la possibilité qu'une expérience effectuée sous le contrôle de la marine puisse avoir fortuitement permis de franchir la porte d'un autre monde.
Le livre contient aussi des suggestions telles que : Si un navire pouvait être projeté dans un autre continuum d'espace et d'énergie, soit par erreur, soit délibérément, il serait également possible que ses occupants rencontrent des entités de l'autre côté.
Dans un livre précédent
Berlitz, C.: Without a trace, Doubleday & Company, New York 1977, traduit Berlitz, C.: Sans Trace - Le triangle des Bermudes, Flammarion 1978,
Berlitz faisait déjà d'intéressantes comparaisons quant au phénomène espace-temps observé dans la région du Triangle des Bermudes (ainsi que dans d'autres "triangles" comme le "Triangle de la Mort" au large des côtes japonaises, la zone triangulaire des Grands Lacs, etc.) et l'expérience connue sous le nom de "Expérience de Philadelphie" (PX). Il indique :
A la mi-octobre 1943, la Marine des Etats-Unis aurait conduit une série de tests au Philadelphia Navy Yard, a Norfolk-Newport News, en Virginie, ainsi qu'en mer. Bien que de nombreuses choses aient été écrites sur "l'Expérience de Philadelphie" dans divers livres, magazines, et articles locaux ou étrangers, les sources d'information fondamentales restent rares. Des témoins sont décédés, d'autres ainsi que du personnel informé refusent d'être cités, et au moins un enquêteur s'est (supposément) suicidé. Même le nom de code de l'opération semble inconnu au sein de la Marine ; s'il venait a être identifié, les enquêteurs pourraient accéder aux documents de première main, s'ils existent encore ou ne sont pas classés à un trop haut niveau de secret. Quoi qu'il en soit, des indications et commentaires persistent à propos de l'Expérience de Philadephie, décrivant tous le même schéma : une expérience visant faire "disparaître" une navire de la Marine, qui fut une réussite, hormis pour l'équipage qui en subit les effets désastreux. Le lien entre l'Expérience de Philadelphie et le Triangle des Bermudes réside dans l'indication de l'utilisation d'un champ magnétique artificiellement créé de manière à obtenir une disparition temporaire d'un contre-torpilleur (destroyer) et de son équipage. L'intérêt d'une telle expérience pour la Marine réside, bien évidemment, dans les possibilités de camouflage offertes par l'invisibilité des navires de guerre. Cependant, son intérêt d'un point de vue scientifique est sans commune mesure : des hommes et du matériel furent temporairement projetés dans une autre dimension.
Le docteur Manson Valentine, un ami et collègue du docteur
Morris Jessup, le fameux astronome et cartographe de la
Lune qui fut en relation avec le
Bureau de la Recherche Navale à la suite de cette expérience, nota certains des incidents les plus remarquables de l'Expérience de Philadelphie, tel qu'il pu s'en souvenir au travers des correspondances qu'il eu avec le docteur
Jessup :
D'après Jessup le but (de l'Expérience de Philadephie) aurait été d'éprouver l'effet d'un puissant champ magnétique sur un bâtiment et son équipage. On parvint à ce résultat en ayant recours à des génératrices magnétiques (dérivées du système K. F. Gauss). On utilisa à la fois des génératrices à courant pulsatoire et non-pulsatoire pour créer un énorme champ magnétique à bord du navire et dans ses alentours immédiats, en l'occurrence un bassin de radoub. Les résultats se révélèrent stupéfiants et d'une grande portée bien qu'il y ait eu des effets secondaires néfastes sur l'équipage. Dès le début de l'expérience, une lueur verte, vaporeuse, se manifesta, assez semblable à celle dont font état les survivants d'accidents survenus dans le Triangle qui évoquent un lumineux brouillard verdâtre. Bientôt, l'ensemble du navire fut submergé par cette étrange brume et le bâtiment, ainsi que son équipage, commença à disparaître à la vue de ceux qui se trouvaient sur le quai jusqu'à ce que, seule, la ligne de flottaison fût visible. Ultérieurement, le contre-torpilleur fut signalé comme ayant apparu et disparu à Norfolk, en Virginie, ce qui était peut-être le résultat d'un essai de navigation invisible, comportant un phénomène de déviation du temps.
On rapporta... que l'expérience fut réussie en mer, avec un champ effectif d'invisibilité de forme sphérique s'étendant sur 100 m (yards ?) de chaque bord qui laissait entrevoir la dépression causée par le bateau dans l'eau, mais pas le bâtiment en soi. Avec l'intensification du champ de force, certains membres de l'équipage commencèrent à disparaître; ceux-ci ne purent être retrouvés que grâce au contact physique et ils ne redevinrent visibles que par l'intervention d'une technique relevant de l'imposition des mains... le rétablissement total pouvait poser un sérieux problème. Des rumeurs circulèrent, assurant que des hommes avaient été hospitalisés, que certains étaient morts et que d'autres souffraient de dérangements mentaux.
D'une façon générale, les capacités psychiques semblaient avoir été aiguisées, alors que chez certains hommes les effets de la transmutation due à l'expérience se perpétuaient ; ils disparaissaient provisoirement et réapparaissaient tandis qu'ils se trouvaient chez eux, dans la rue, ou qu'ils étaient assis dans des bars ou restaurants, à la stupeur de ceux qui les entouraient. A 2 reprises, l'habitacle du navire fut la proie des flammes pendant son remorquage vers la terre et le bâtiment subit d'importants dégâts [Berlitz 1977].
Le lien entre
Jessup et l'Expérience de Philadelphie est fortuit ou prédestiné, selon l'interprétation de chacun. Le docteur
Jessup, qui au cours de sa carrière d'
astronome s'intéresse particulièrement aux ovnis, publia un 1
er ouvrage sur le sujet intitulé
Jessup, M. K.: The Case for UFO, Bantam, 1954. Quelques temps après sa publication, parmi ce qu'il considére dans un 1
er temps comme le courrier normal de lecteurs reconnaissants, il trouve un courrier en 2 parties émanant d'une personne signant
Carl M. Allen (mais
Carlos Miguel Allende dans l'adresse de retour), contenant des références à une expérience de la
Marine, au
Philadelphia Navy Yard et en mer, avec des noms, des dates, et aussi des détails inhabituels. L'examen de certains extraits de cette correspondance tend à suggérer pour quelles raisons
Jessup, en tant que scientifique, trouve ceci intéressant au point de lui demander dans sa réponse de plus amples informations. Dans sa première lettre, en débutant avec une discussion sur la théorie des "champs unifiés" d'
Einstein, le correspondant écrit :
...Le "résultat" fut la complète invisibilité d'un navire, de type contre-torpilleur, et de l'ensemble de son équipage, alors qu'ils étaient en mer (Oct. 1943). Le champ était effectif dans une zone correspondant à une sphère applatie, d'un rayon d'une centaine de yards (plus ou moins, en raison des positions de la Lune et de la latitude) à partir du navire. Toute personne au sein de cette sphère prit une forme vague, tout en observant les personnes de l'équipage du navire dans le même état, marchant dans le vide. Toute personne en dehors de la sphère ne pouvait rien voir d'autre que la forme de la coque du navire dans l'eau, dans la mesure, bien sûr, où cette personne était assez proche pour voir, juste aux limites extérieures du champ. Pourquoi vous dire cela aujourd'hui ? C'est très simple. Si vous êtes fou, alors vous révélerez cette information. La moitié des officiers et de l'équipage de ce navire sont aujourd'hui fous à enfermer. Quelques-uns d'entres eux sont même confinés dans des endroits où ils reçoivent une aide de la part de scientifiques lorsqu'ils "deviennent perdus" ou "deviennent perdus et deviennent figés". "Devenir perdu", un effet secondaire affectant les hommes ayant été trop exposés au champ, n'est pas du tout une expérience déplaisante pour les marins sainement curieux. Cependant, c'est lorsqu'en plus ils "deviennent figés" qu'il appellent ça "l'enfer constitué". L'homme victime de cet état ne peut bouger de son propre gré à moins que deux ou plus de ceux qui se trouvent dans le champ ne le touchent rapidement, sans quoi, il se "fige".
Si jamais un homme vient à se "figer" sa position doit être marquée précisément, puis le champ est coupé. Tout le monde sauf l'homme "figé" peut alors bouger ; pour apprécier une nouvelle fois une apparente solidarité. Le membre de plus récent de l'équipe doit alors s'approcher du point répéré, où il va trouver le visage de l'homme "figé" ou sa peau nue, non recouverte comme à l'habitude de son uniforme. Cela peut prendre parfois seulement une heure, comme toute la nuit et tout le jour, comme dans le pire des cas, où il fallu 6 mois pour ainsi "défiger" un homme.
Les "hommes figés" profondément n'ont pas la même perception du temps que nous. Leur état est comparables à celui de personnes semi-comateuses, qui vivent, respirent, voient et ressentent mais sont complètement insensibles à une multitude de choses qui pour eux constituent un "monde inférieur". Un homme figé de manière classique est conscient du temps, parfois très précisement. Ils sont tout aussi conscients du temps que vous et moi. Le premier "figé profondémment" a comme je l'ai dit prit 6 mois à être rectifié. Cela coûta également plus de 5 millions de dollars en équipement électronique et un emplacement spécial pour navire. Si, aux alentours du Philadelphia Navy Yard il vous arrive d'observer un groupe de marins en train de poser leur mains sur un de leur collègues ou dans l'air, observez les doigts et extrémités de l'homme. Si elles semblent vasciller, comme dans un mirage dû à la chaleur, hâtez-vous et poser vos mains sur lui, parce que cet homme est le plus désespéré de tous les hommes du monde. Aucun de ces hommes ne voudra plus jamais redevenir invisible. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de dire plus avant pourquoi cet homme n'est pas prêt à subir le travail d'un champ de force.
Vous entendrez de la part de ces hommes des phrases telles que "attrapé dans le flux" (ou "l'envoi") ou "figé dans le vert" ou "pris dans la mélasse" ou "J'allais vite", phrases désignant certains des effets secondaires de fin de décade exercés par le champ de force. "Attrapé dans le flux" décrit exactement la sensation d'être "pris dans la mélasse" qu'un homme éprouve en restant soit "profondément figé" ou "complètement figé". "Pris dans l'envoi" peut également désigner ce qu'un homme ressent brievement lorsqu'il est en passe de "devenir vide" malgré lui, c'est-à-dire de devenir invisible ou en passe de se "figer", "profondément" ou "complètement".
Il reste aujourd'hui très peu des membres de l'équipage du D-E expérimental d'origine... La plupart sont devenus fous, un d'entre eux a carrément marché "au travers" des murs de ses quartiers devant les yeux de sa femme et de son enfant et deux autres membres de l'équipage (que l'on ne revit jamais) "entrèrent dans la flamme", c'est-à-dire se "figèrent" et prirent feu alors qu'ils transportaient des compas traditionnels de petits navires : l'un des hommes transporta le compas et prit feu, tandis que l'autre arriva pour "imposer ses mains" et y arriva presque, mais prit feu lui aussi. La foi en "l'imposition des mains" mourut lorsque ceci arriva et les esprits des hommes furent emportés par le score.
...L'expérience fut un succès complet. Les hommes représentèrent un échec total...
La lettre d'origine
Un mystérieux informateur,
Carlos Allende affirme avoir été témoin cette expérience, à bord d'un contre-torpilleur bourré d'instruments : un champ magnétique fut créé et une sorte d'explosion eut lieu, à la suite de laquelle plusieurs marins subirent des blessures graves.
Après cette térrifiante explosion mes cheveux tombaient par poignées et j'observai la même chose chez d'autres marins... raconte
Allende. Il affirme avoir été témoin d'une expérience terrifiante avec un champ magnétique, expérience dirigée par
Albert Einstein en personne :
Je l'ai regardé, je l'ai vu, j'ai observé sa naissance, son évolution, l'action et la réaction sur le véhicule sur lequel le superchamp était appliqué. Je l'ai senti et, comme l'odorat est lié aux papilles gustatives, ma bouche a goûté son odeur d'ozone et mes oreilles ont entendu le grésillement de l'enveloppe électrique qui l'entourait. Dans l'histoire de la marine, cette période marque un tournant dans l'application de la science à l'art de la guerre. Des pionniers en recherche opérationnelle comme von Neumann travaillaient alors sur l'optimisation de la taille et de la fréquence des convois qui traversaient l'atlantique. Il était devenu crucial de ravitailler les troupes anglaises et américaines en Europe et en Afrique tout en évitant les redoutables sous-marins allemands. Et un nouvel appareil, le radar, venait d'être mis en service pour détecter avions et bateaux, y compris la nuit et dans le brouillard.
Jacques Vallée pense qu'il est tout à fait possible que
Carlos Allende (avec qui il correspondit durant une année) ait été le témoin d'une expérience de marine effectuée dans le but de rendre un bateau invisible... pour un
radar ! Un essai de technologie "furtive", en somme
Vallée, J.: "Anatomy Of A Hoax: The Philadelphia Experiment 50 Years Later", JSE, vol. 8, n° 1, Printemps 1994.
Le Maylay
Un autre navire, le
Maylay, aurait également selon
Carlos Allende, au cours de son voyage de fin mai à début
juin 1947,
failli chavirer à la suite d'une explosion kilotomique (sic)... C'est le seul navire à avoir survécu à l'explosion d'un ovni. C'est le seul à avoir des trous (de tout petits trous) dans son blindage causés par un ovni de près de 500 m de diamètre... Je suis bien placé pour le savoir : je faisais partie de l'équipage, à l'époque; j'étais au gouvernail.Des séquelles
Dans ses écrits,
Carlos Allende fait référence à une mystérieuse disparition de marins dans un bar de Philadelphie au milieu des années 1940s. Dans la littérature portant sur l'expérience de Philadelphie, il est fait mention d'une histoire semblable signalée dans la presse locale sous le titre
D'étranges Circonstances Entourent une Querelle de Taverne. Dans cet article, on raconte que des officiers de police furent appelés pour aider des membres de la patrouille côtière de la Navy à interrompre une bagarre dans une taverne proche du chantier naval de la Marine à Philadelphie. A leur arrivée, des témoins affirmèrent que 2 des marins impliqués avaient soudainement disparu.
Ils se sont tout simplement volatilisés, juste ici, déclara l'une des serveuses. Malheureusement, il n'y eut ni confirmation, ni démenti de l'incident et aucun des ouvrages où ces faits sont rapportés ne donne de date ou le nom du journal en question.
La position officielle de la Navy
A toutes les requêtes touchant l'expérience de Philadelphie, le ministère de la Marine basé à Washington D. C. répond par une lettre standard, dans laquelle il est dit :
Nous recevons depuis des années d'innombrables demandes au sujet du prétendu "Projet" ou "Expérience de Philadelphie", et du rôle qu'y aurait joué l'Institut de la Recherche Navale.
La fréquence de ces demande augmente à chaque fois que l'expérience est mentionnée dans la presse populaire ou dans un ouvrage de science-fiction. La génèse du mythe de l'expérience de Philadelphie remonte à 1955, date de publication de The Case for the UFO, ouvrage de feu Morris Jessup, un scientifique titulaire d'un doctorat en astrophysique.
En 1956, 1 exemplaire du livre de Jessup fut posté anonymement à l'Amiral Furth, directeur de la Recherche Navale. Les pages du livre étaient émaillées de notes manuscrites et de marginalia... Les notes impliquaient une connaissance des ovnis, de leur système de propulsion et, plus généralement, de la culture et du génie des êtres présents à bord de ces ovnis.
La Marine ne fit jamais aucune étude officielle du manuscrit. Et pour ce qui est de l'expérience de Philadelphie, la Marine ne fit jamais de recherches sur l'invisibilité, pas plus en 1943 qu'à toute autre date.
La Marine indiqua également que :
Si elle avait réellement été faite, une découverte scientifique d'une telle portée aurait pu difficilement demeurer secrète aussi longtemps.
Nous ne croyons pas qu'une telle expérience soit possible, si ce n'est dans le monde de la science-fiction.
Bielek racontera qu'en
1947 le projet Philadelphie aurait été réactivé sous le nom de projet
Phénix, toujours sous la direction de
von Neumann, au
BNL, travaillant sur l'espace-temps. Le but aurait été de comprendre le problème survenu avec l'équipage lors de l'expérience de
1943, ainsi que d'étudier les applications de ce projet pour rendre les navires et les avions invisibles au radar (la technologie furtive d'aujourd'hui).
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Preston Nicolas ingénieur sur le projet, créateur de l'antenne Delta-T des générateurs de l'Eldridge.
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