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L'exploration de la Lune reste, pour certains des acteurs du spatial, un objectif autant qu'un rêve. C'est pourquoi, malgré l'abandon complet du programme Constellation par le Président Obama, qui prévoyait le retour d'astronautes américains sur la Lune à l'horizon 2020, un groupe d'ingénieurs de la NASA ne s'avoue pas vaincu.
Dirigé par Stephen Altemus au Jonhson Space Center à Houston, leur projet, intitulé "Project M", a pour ambition d'envoyer un robot humanoïde d'une grande dextérité sur la Lune, en mille jours selon eux, et ce à partir du 1er janvier 2010. Cette alternative, beaucoup moins onéreuse que le projet initial de 150 milliards de dollars, représenterait en l'occurrence moins de 200 millions de dollars.
La différence de coût s'explique en partie par le fait qu'un robot n'a pas besoin pas de tout le système de support à la vie nécessaire aux humains. Mais c'est également grâce au système de "troc" mis ingénieusement en place entre la NASA et divers partenaires. Par exemple, la start-up Boston Power, spécialisée dans la conception et la production de batteries, leur a fourni un prototype de pile au lithium de pointe en échange d'une aide technique sur les questions de gestion de la batterie. De même, Armadillo Aerospace leur a offert un prototype d'atterrisseur lunaire, en échange de quoi la NASA a donné accès à sa technologie des moteurs et à ses installations d'essai, ainsi qu'un million de dollars.
Le Projet M s'appuie également sur d'autres projets de la Nasa déjà en cours, notamment la propulsion à oxygène liquide et méthane, ou encore un système d'atterrissage automatique.
Enfin, le Project M entend utiliser le Robonaut 2 (R2), robot humanoïde habile doté d'un buste, de deux bras, et d'une tête, développé par la NASA et General Motors. Celui-ci doit être envoyé jeudi 4 novembre 2010 sur la Station Spatiale Internationale, via la navette Discovery dans le cadre de la mission STS-133, devenant par là même le premier robot humanoïde dans l'espace, et rappelant aussi l'importance de l'avenir robotique.
La détermination de ce groupe d'ingénieurs, qui entend mener un programme davantage éducatif que scientifique, contraste néanmoins avec la position de la NASA, dont l'administrateur, Charles Bolden, semble toujours ignorer le projet. Mais, si les travaux sur le Project M se poursuivent actuellement, le manque de fonds et l'absence de feu-vert ralentissent voire stoppent certaines avancées.